Depuis la généralisation du télétravail, notamment après la crise sanitaire, de nombreuses entreprises ont été confrontées à une question simple… mais juridiquement sensible :
les salariés en télétravail ont-ils droit aux tickets restaurant ?
Alors que certains employeurs ont maintenu leur attribution sans distinction, d’autres les ont purement supprimés pour les télétravailleurs. Ce traitement différencié a provoqué de nombreux litiges, jusqu’à ce que la Cour de cassation clarifie sa position en 2025 à travers plusieurs décisions majeures.
En pratique, l’accès aux titres-restaurant pour les télétravailleurs repose sur plusieurs critères :
Dans cet article, le cabinet Villié & Associés, avocat en droit du travail à Paris, décrypte les règles applicables, les arrêts récents de la Cour de cassation, et les démarches à suivre pour faire valoir (ou encadrer) ce droit dans un cadre sécurisé.
Que dit la loi sur les titres-restaurant en télétravail ?Les titres-restaurant ne sont pas une obligation légale pour l’employeur. Il s’agit d’un avantage social facultatif, mis en place :
En revanche, lorsqu’ils sont attribués, leur distribution doit respecter le principe d’égalité de traitement : à conditions équivalentes, tous les salariés doivent bénéficier du même avantage, peu importe leur lieu d'exercice.
Le Code du travail (article L1222-9) prévoit que le télétravailleur a les mêmes droits collectifs que les salariés présents sur site, sauf exception justifiée. Cela inclut :
URSSAF et exonérations sociales
Pour que les titres-restaurant soient exonérés de cotisations sociales, l’administration impose 3 règles :
En résumé : si un salarié travaille une journée complète en télétravail, avec une pause repas, il peut bénéficier d’un titre-restaurant dans les mêmes conditions qu’un salarié sur site.
Face à la multiplication des pratiques inégalitaires depuis la démocratisation du télétravail, plusieurs affaires ont été portées devant la Cour de cassation. En octobre 2025, la plus haute juridiction française a rendu deux arrêts majeurs qui apportent une réponse claire à une question longtemps débattue : le salarié en télétravail a-t-il droit aux titres-restaurant ?
Cass. soc., 8 octobre 2025, n° 24-12.373 : l’égalité de traitement s’impose
Dans cette décision de principe, la Cour affirme que le salarié en télétravail bénéficie des titres-restaurant dès lors que ses conditions de travail sont similaires à celles des salariés sur site.
"Il importe peu que le lieu d’exécution soit le domicile du salarié dès lors que la journée de travail inclut une pause déjeuner."
Ce qu’il faut retenir :
Cass. soc., 8 octobre 2025, n° 24-10.566 : pas de discrimination liée au lieu de travail
Dans une seconde affaire jugée le même jour, la Cour a confirmé que le domicile ne constitue pas un critère valide d’exclusion des titres-restaurant.
" Le lieu d’exécution du travail ne peut à lui seul justifier une différence de traitement en matière d’avantage social."
Conséquence pratique :
Tout salarié, qu’il travaille depuis chez lui ou depuis les locaux de l’entreprise, a droit au même traitement en l’absence de différence objectivement justifiée.
Cass. soc., 4 juin 2025, n° 23-21.051 : une action syndicale jugée irrecevable
Dans une affaire parallèle, la Cour précise qu’un syndicat ne peut agir que pour défendre un intérêt collectif, et non pour obtenir des titres-restaurant au nom de quelques salariés télétravailleurs identifiés.
" L’intérêt collectif n’est pas caractérisé lorsque l’action vise exclusivement la situation individuelle de quelques salariés. "
À retenir :
Les litiges relatifs aux titres-restaurant en télétravail relèvent du contentieux individuel, à mener directement par le salarié ou son conseil.
Malgré les décisions claires de la Cour de cassation, certains employeurs continuent de refuser l’attribution de titres-restaurant aux télétravailleurs, arguant du changement de lieu ou de la nature différente du travail à distance. Voici comment réagir efficacement.
Avant d’envisager une action, il est important d’analyser la situation au cas par cas :
Cas où l’exclusion peut être justifiée :
Cas d’exclusion abusive ou discriminatoire :
Conseil : vérifiez votre convention collective, le règlement intérieur, la charte télétravail ou les accords d’entreprise.
En tant qu’avocats en droit du travail à Paris, nous accompagnons les salariés :
Nous privilégions les solutions amiables, mais sommes également présents en contentieux pour défendre les droits individuels.
Les décisions récentes de la Cour de cassation imposent aux employeurs une mise en conformité rapide de leurs politiques RH concernant les titres-restaurant, sous peine de contentieux individuels ou d'interventions de l'URSSAF.
Pour prévenir tout risque juridique, il est essentiel de traiter les salariés en télétravail sur un pied d’égalité avec les salariés en présentiel, dès lors que :
Ce qui ne peut plus être invoqué en 2025 :
Les employeurs doivent s’assurer que leurs documents internes sont alignés sur la jurisprudence 2025 :
Une mise à jour de ces documents, accompagnée d’une communication claire aux salariés, permet de prévenir les litiges et de démontrer la bonne foi de l’entreprise.
Les employeurs ont tout intérêt à :
Le cabinet Villié & Associés intervient auprès des entreprises pour :
Le télétravail est désormais une modalité normale d’organisation du travail. Les décisions rendues par la Cour de cassation en 2025 le confirment : les salariés en télétravail doivent bénéficier des titres-restaurant dans les mêmes conditions que leurs collègues sur site.
Cette jurisprudence met fin aux hésitations, mais impose aussi :
Dans ce contexte, le cabinet Villié & Associés, spécialisé en droit du travail à Paris, vous accompagne pour :
Vous êtes un salarié en télétravail privé de titres-restaurant ? ou un employeur souhaitant éviter les sanctions ou les contentieux URSSAF ?
Contactez dès maintenant le cabinet Villié & Associés pour une analyse juridique personnalisée et une stratégie adaptée à votre situation.
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